INTERVIEW SURF THERAPIE
David Servan-Schreiber

"J'ai tenté d'expliquer mes choix en rappelant mes activités préférées : ce sont des activités que je qualifierais d'"aléatoires", comme le surf...
Ce que j'aime dans ces sports, ce n'est pas seulement qu'ils se déroulent au contact de la nature, mais surtout qu'ils sont soumis aux éléments, la vague, le vent, le courant..., et doivent s'y plier.
Impossible de prétendre contrôler quoi que ce soit : on se jette à l'eau ou dans le vide , et ensuite on tente de naviguer au gré des éléments. Ce degré élevé d'incertitude, ce côté "à la grâce de Dieu", satisfait mon tempérament, et j'en accepte  les imprévus et les accidents.
Il y a dans l'esprit de ces sports un parti pris d'acquiescement, d'adaptation au monde tel qu'il est, d'humilité même, qui me rappelle, toutes proportions gardées, les grandes intuitions de la philosophie orientale.
Je dois confesser qu'il m'arrive de percevoir ma rechute comme un nouveau défi passionnant, quasi vivifiant. Comme si une très grosse vague avait fracassé mon train-train et m'avait plongé dans une mer démontée. Me voici obligé de me poser des questions essentielles, de faire des révisions radicales, d'explorer des territoires "vierges", tout en bataillant pour garder ma tête hors de l'eau. Qu'elle qu'en soit l'issue, l'aventure aura été passionnante.
Il ne faudrait pas en conclure que je n'éprouve pas de frayeur. J'ai en réalité une trouille bleue. Mais, en même temps, je ressens une sorte d'excitation. Peut-être suis-je drogué aux émotions fortes et au tsunami hormonal qu'elles déclenchent dans l'organisme..."

Extrait de son dernier livre "On peut se dire au revoir plusieurs fois" où il raconte son combat contre la récidive de son cancer du cerveau.
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